Contribution au développement de bétons agrosourcés intégrant des éco-liants à base de sédiments de dragage portuaires
Abstract
La nouvelle réglementation environnementale (RE 2020) pour les bâtiments neufs incite à utiliser des modes constructifs qui émettent peu de gaz à effet de serre, voire qui permettent de stocker temporairement du dioxyde de carbone, comme c’est le cas des matériaux biosourcés. Les bétons à base de granulats végétaux (tels que les bétons de chanvre) présentent de plus des propriétés hygrothermiques intéressantes contribuant à optimiser la consommation d’énergie finale durant la période de fonctionnement. Toutefois, le liant à base de chaux, résultant d’une cuisson du calcaire à 900 °C, reste impactant sur le bilan environnemental global. Le recours à des matériaux naturels ayant des propriétés pouzzolaniques offre l’opportunité d’utiliser une faible quantité de chaux. Tenant compte de la raréfaction des ressources granulaires naturelles non renouvelables et du potentiel de la région Hauts-de-France, il est proposé d’utiliser des sédiments de dragage marins (issus du Grand Port Maritime de Dunkerque) comme ressource silico-alumineuse. Des sédiments micronisés par broyage à jet d’air à lit fluidisé et de nature minéralogique différente (quartz, limons, argiles, etc.) constituent 80% en masse d’un éco-liant qui se voit appliquer deux conditions de cure. La cinétique réactionnelle (i.e. chaux fixée) et le durcissement du liant sont suivis dans le temps. L’éco-liant retenu a ensuite été associé respectivement à de la chènevotte, des anas de lin, des granulats de colza afin de formuler des bétons agrosourcés. Les propriétés mécaniques de ces derniers ont été évaluées et confrontées à celles d’agrobétons incorporant une chaux formulée commerciale.