La possibilité de valorisation des sédiments marins fins dans le matériau béton
Abstract
Chaque année, l’activité portuaire nécessite le draguage d’une importante quantité de sédiments marins qui finissent souvent stockés en décharge sous forme de déchets. Ces opérations sont coûteuses et néfastes pour l’environnement. Afin de minimiser ces rejets et d'optimiser les ressources dans une logique d'économie circulaire, cette étude vise à examiner la possibilité de valoriser des sédiments marins bruts sans aucun traitement pour le port de Pérols (PP) et après un pré-traitement par hydrocyclonage pour le port de Camargue (PC), ports situés sur la côte d’Occitanie en France. Cette valorisation consiste à substituer une partie du sable par ces sédiments fins bruts dans la formulation d’un béton ordinaire de classe XS2 C30/37. L’effet de la substitution du sable par 10, 20, 30, 40, 50% des sédiments de PC ou par 10, 15, 20 et 30% des sédiments de PP a été évalué. Les résultats montrent une diminution de la résistance mécanique avec l’augmentation du taux de substitution. Dans le cas des sédiments de PC, le pourcentage de substitution est limité à 40% si un béton de classe XS2 C30/37 est l’objectif. Pour des classes de béton inférieures, C20 à 25 par exemple, une substitution de sable par des sédiments à hauteur de 50% peut être envisagée. Dans le cas des sédiments de PP, La classe de béton maximale obtenue est C20 ou C25. Pour autant, il est possible de valoriser les fines de sédiments de dragages sans traitement coûteux économiquement ou environnementalement au sein de bétons destinés au milieu marin. Cette étude apporte donc des résultats préliminaires nécessaires à la valorisation durable des sédiments à moindre coût et à long terme.