Influence du vent sur le comportement des bétons à très jeunes âges
Abstract
L’hydratation des bétons débutent par une période dite « période dormante » qui voit le mélange à l’état plastique subir des transformations physiques accompagnées d’un faible dégagement de chaleur. Sous certaines conditions climatiques et en particulier le séchage convectif dû au vent, les déformations de retrait induites génèrent des contraintes au sein du béton frais qui n’a pas encore de résistance mécanique suffisante et qui fissure de façon précoce. Un des paramètres clefs est la vitesse du vent qui varie dans cette étude entre 0 m/s et 8 m/s. Le vent est simulé grâce à un banc ventilé instrumenté qui permet de mesurer également le gradient de température et de pression capillaire au sein des échantillons de béton frais au cours du temps. Les résultats ont mis en évidence un couplage entre le séchage convectif et la température mesurée au sein du béton. Sous l’effet de l’évaporation de l’eau présente dans le béton, celui-ci se refroidit, et sensiblement plus en partie supérieure de l’échantillon. En parallèle, la mesure de la pression capillaire fait apparaître un gradient de pression lié à la vitesse du vent. Cette étude met enfin en corrélation la notion de « pression d’entrée d’air » avec la fissuration de retrait plastique et avec les tailles des pores du béton qu’on peut approcher à l’aide de la théorie des empilements granulaires. Les pores impliqués par le phénomène d’entrée d’air dans le milieu poreux à la fissuration semblent être les plus gros pores de la pâte du béton. Sous l’effet du séchage, le gradient de températures peut amener un effet supplémentaire au retrait plastique et favoriser la fissuration du béton au jeune âge.