Etude de la variabilité aléatoire des propriétés hygrothermiques de la bauge aux échelles du matériau et de la paroi

Abstract

Les constructions en bauge sont un mode traditionnel de construction en terre crue retrouvées à travers les peuples du mode sous diverses appellations locales. Contrairement aux matériaux conventionnels, ils ont du mal à être caractérisé à cause de la forte variabilité intrinsèque. Et si la variabilité faisait en réalité partie d’un composant indéniable des propriétés de la bauge ? Nous proposons dans ce papier une investigation de cet aspect du matériau à l’aide des méthodes de mesures conventionnelles des deux propriétés hygrothermiques : la conductivité thermique et la perméabilité à la vapeur d’eau à l’échelle du matériau (adaptation du protocole de fabrication en laboratoire) et à l’échelle de la paroi. Pour la première, trois composites à d’ajouts végétaux (fibres de lin, tiges de foin et chènevotte) ont été testés et ce, pour deux teneur en fibres (1% et 3%). Les composites de lin réduisent la variabilité de la conductivité thermique du matériau avec un coefficient de variation de 3,34% (FL-1%) contre 4,13% pour le matériau non fibré (WF). Les deux autres ajouts augmentent la variabilité : 7,19% pour les composites à base de foin et 8,18% pour les composites à base de chènevotte. La variabilité de la conductivité thermique des composites augmente avec le taux de fibres.  Pour la perméabilité à la vapeur d’eau des composites, un maximum de variabilité est obtenue pour une teneur en fibre entre 1 et 3%. Des fonctions densité de probabilité ont été proposées aux deux échelles ainsi que les paramètres géostatistiques caractérisant la variabilité spatiale.