Influence des bioressources sur l'hydratation des liants minéraux et la résistance à la compression des bétons végétaux
Abstract
Les bétons végétaux sont de plus en plus utilisés comme matériaux de construction grâce à leurs propriétés isolantes et à leur impact réduit sur l'environnement. Cependant, l'utilisation de ces matériaux est encore limitée par le manque de connaissances et la grande variabilité de leurs performances qui rend impossible la prédiction de leurs propriétés mécaniques à partir de leur formulation initiale. Cette variabilité est due à l'influence de composés extraits des végétaux sur les mécanismes de prise des ciments pendant la mise en œuvre. Dans cette étude, l'impact de granulats végétaux (bambou, chènevotte et colza) sur la cinétique d'hydratation de deux ciments (CEM IV et LC3) et leurs propriétés mécaniques sont évaluées par calorimétrie isotherme et essais de compression. Pour les ciments et les végétaux utilisés dans ce travail, le bambou est la plante qui entraîne le plus grand retard de prise, mais la plus faible perte de chaleur cumulée par rapport aux ciments purs après 5 jours d’hydratation, le contraire de ce qui est observé pour le chanvre. Dans le cadre de l'évaluation mécanique, les valeurs de résistance à la compression sont les plus élevées pour les bétons de chanvre et les plus faibles pour les bétons de bambou pour les deux types de ciment. Enfin, en comparant les différentes propriétés étudiées, la résistance mécanique des bétons végétaux augmente lorsque le retard de prise et la chaleur d'hydratation cumulée diminuent en présence de végétaux par rapport aux ciments de référence.