Peut-on utiliser l’acquisition 3D pour décrire les dégradations de surface des constructions en pierre ?
Abstract
Cet article propose d’étudier l’opportunité d’utiliser l’acquisition 3D en tant que technique non-destructive pour décrire de manière quantitative les faciès de dégradation des pierres d’un point de vue morphologique. Pour atteindre cet objectif, un échantillon cubique (8 cm de large) de tuffeau, une pierre calcaire siliceuse tendre et poreuse, a subi 10 cycles de vieillissement en laboratoire. Le vieillissement artificiel a consisté en cycles d’imbibition partielle (jusqu’à 2 cm) d’une solution saline (Na2SO4.10H2O) suivie d’un séchage à 105°C dans une étuve durant une semaine. Sa morphologie a ensuite été enregistrée à chaque cycle grâce à un scanner laser courte portée. La comparaison des modèles 3D a permis de calculer des cartes de distance qui permettent de décrire de manière quantitative les modifications volumiques de la surface de l’échantillon. La discussion concerne l’optimisation de la chaîne de traitement 3D, depuis l’acquisition laser jusqu’au calcul des cartes de distances, avec une attention spéciale portée à l’estimation des erreurs engendrées à chaque étape du processus, afin d’en déduire l’incertitude de mesure.