Lois d’homogénéisation en électromagnétisme pour l’estimation de la teneur en eau des bétons
Abstract
La quantité et la distribution de l’eau interstitielle dans l’espace poral des milieux cimentaires sont des marqueurs fondamentaux de la durabilité des structures de Génie Civil en béton. L’évaluation de la teneur en eau par méthode nondestructive électromagnétique de type RADAR, par exemple, requiert l’utilisation d’une grandeur intermédiaire telle que la permittivité diélectrique. La relation entre cette propriété électromagnétique et la teneur en eau dépend alors de la composition et donc de la formulation du béton. En électromagnétisme, les lois d’homogénéisation permettent de lier la permittivité macroscopique d’un matériau hétérogène avec la permittivité intrinsèque et la fraction volumique de chaque hétérogénéité présente. Afin de pallier le temps important requis pour l’établissement d’une courbe de calibration expérimentale propre à chaque formulation, cette étude propose la mise en place d’une démarche d’homogénéisation de la permittivité pour lier quantité d’eau présente dans un béton et permittivité macroscopique du matériau. Les travaux présentés rapportent la fabrication, la modélisation et l’utilisation de sondes coaxiales ouvertes pour la mesure de la permittivité complexe de matériaux solides et liquides. Le concept d’estimation de la teneur en eau par utilisation de lois d’homogénéisation est validé pour le cas d’un sable partiellement saturé en eau. Au vu des résultats prometteurs obtenus par modélisation analytique, des schémas d’homogénéisation sont combinés lors d’un processus de remontée d’échelle depuis celle des hydrates jusqu’à celle des granulats, en tenant compte de la morphologie de la microstructure. Les propriétés intrinsèques des principaux constituants d’un béton (granulats, hydrates, ciment anhydre) sont alors mesurées par sonde coaxiale et utilisées en données d’entrée du modèle construit. Une bonne cohérence est observée entre parties réelles de la permittivité simulées et mesurées, pour des échantillons de pâtes de ciment, mortiers et bétons. A la différence des lois expérimentales et empiriques, le modèle construit se caractérise par un temps de calcul quasi-instantané et peut être adapté d’une formulation de béton à une autre.